samedi 21 février 2009

Réforme territoriale : Vers une réorganisation de la carte communale ?

Alors que le comité Balladur II s’apprête à rendre son rapport sur la réforme territoriale de la France, il est important de développer notre réflexion sur l’organisation décentralisée de notre Etat. Plusieurs pistes de réflexions sont envisageables et pour en avoir une approche globale je vous recommande notamment d’écouter l’audition d’Alain Rousset, Président de l’Assemblée des Régions de France, tant sa vision est claire, ambitieuse et pertinente.

Je voudrais développer ici une des question fondamentale de la démocratie locale : celle de l’avenir de l’intercommunalité en France.

C’est un fait, depuis les années 1980, l’interco en France se développe de manière exponentielle. Avec la loi ATR et loi dite « Chevènement » de 1992 et 1999 on a même parlé du « boom de l’intercommunalité ». Et pour cause ! Avec quelque 36 600 communes, la France en contient autant que l’ensemble des autres pays fondateurs de l’Union Européenne réunis. Pour moi, c’est une conviction, ces structures intercommunales ont vocation à devenir l’échelon de base de la démocratie locale.

Dans un contexte de raréfaction des ressources publiques, de transfert de charges sans transfert de fond et d’absence d’autonomie financière des collectivités locales, la plupart des petites communes n’ont plus aucune marge de manœuvre quant à leurs dépenses.
Ceci est d’autant plus grave, qu’à l’heure du démantèlement organisé du service public par l’Etat, les collectivités doivent panser les coups de couteaux donnés dans notre pacte social en menant une politique solidaire et durable.
L’intercommunalité, aujourd’hui c’est une évidence, devient l’outil de l’action locale. Cette formule offre le double avantage d’apporter des solutions globales et cohérentes sur un territoire qui tient compte des bassins de vie et de redonner des marges de manœuvre aux communes qui les avaient perdues.

Cependant, si le territoire de l’interco est suffisamment proche de la population, les structures en sont loin. À une échelle différente, l’interco souffre du même mal que l’Union Européenne : elle est essentielle mais trop éloignée des citoyens parce que pas assez démocratique.
Dans ces conditions, peut-être faut-il repenser l’intercommunalité et notamment reposer la question de l’élection des assemblées intercommunales au suffrage universel direct. Cela impliquerai deux choses :
• Une réorganisation de la carte communale, car dans ces conditions les petites communes n’auraient plus vocation à perdurer en tant que collectivités locales. Ceci poserait bien sur de nombreuses questions primordiales d’applicabilité d’un tel mécanisme.
• Mener une telle réforme m’apparaît comme une nécessité mais elle demande un courage politique phénoménal en raison de l’attachement (légitime) des Français à leurs communes. Ce n’est pas non plus pour rien qu’il y en a 36 600…

Bonnes vacances à tous!

2 commentaires:

Unknown a dit…

je partage beaucoup de tes analyses.

le vrai problème du bon développement des intercos, c'est la distance intolérable qui existe avec le citoyen. De plus, les villes transmettent de plus en plus de leurs compétences aux agglos, communautés de communes, etc.. ce qui est problématique, sachant que les conseillers communautaires ne sont pas élus au suffrage universel direct. Alors oui, avant tout le souci démocratique ! mais quel ténacité faudrait-il détenir, surtout à gauche, pour appliquer ce genre de disposition. Après, une commune, ça bouge. Prenons l'exemple d'Evry : je sais je parle trop d'Evry, lol.

Avant la ville nouvelle, il y avait une petite commnune, Evry, et trois villages. C'est 4 villes (avec Courcouronnes, Bondoufle et Lisses) se sont construites ensemble et ont un destin commun, c'est clair comme de l'eau de roche. Aux dernières municipales, c'est le candidat modem divers gauche qui fut le seul à mettre cette thématique de ville autour de la ville nouvelle, dans son programme..

enfin bon, on en recausera !

Thibaut a dit…

Le rapport Balladur a clairement pris l'ampleur de cette question. Il préconise:
- d'achever avant 2014 la carte de l'interco
- rationaliser avant 2014 la carte des syndicats de communes
- instaurer l'élection des conseillers d'interco au suffrage unniversel directe en même temps que les communes
- donner un statut législatif aux 11 premières métropoles (notamment Rennes)
- permettre aux interco de se transformer en nouvelles communes
- confirmer la calsue générale de compétence aux communes et interco

Honettement je n'espérai pas de propositions aussi révolutionnaires. Je me sens totalement en accord avec toutes ces préconisation.