« Toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée n'a point de constitution » (Article 16 de
Inspirés par Locke et Montesquieu, les révolutionnaires de 1789 ont inscrit au coeur de
Cependant, la conception classique de séparation des pouvoirs (exécutifs, législatifs et judiciaires) n’est plus aujourd’hui adaptée à la réalité politique. « Une constitution c’est un esprit, des institutions et une pratique » disait De Gaulle. Aujourd’hui l’esprit, les institutions et la pratique de
La motion de censure proposée hier par l’opposition et rejetée ressemble beaucoup à une mascarade de démocratie tant on sait bien que le pouvoir n’est ni au gouvernement ni encore moins au parlement mais bien à l’Elysée.
Depuis presque deux ans les réformes s’enchaînent à un rythme extrêmement soutenu. Pas une semaine ne se passe sans qu’une réforme de grande importance soit décidée par l’Elysée, soit annoncée ou menée à terme. Pas une semaine ne se passe sans qu’il ne soit porté atteinte à la démocratie, à nos valeurs républicaines et sociales. Nicolas Sarkozy s’attaque à toutes les activités et toutes les catégories de population de notre pays. L’air du temps est lourd et l’opposition pris au dépourvu peine à s’organiser à se fédérer… A un tel point que l’omni président pouvait déclarer cet été : « aujourd’hui quand il y a une grève en France, personne ne s’en rend compte. »
Ceci est il irrémédiable ? Non et peut-être sommes nous, aujourd’hui, à un tournant dans le quinquennat Sarkozy. Quelques signes sensibles montrent que la donne n’est pas loin de s’inverser. L’opposition est plus constructive dans ces attaques à un tel point que le ministre du budget en pleine crise se sent obligé de répondre au contre plan de relance proposé par les socialistes. A un tel point que la fronde des députés de l’opposition divise la majorité.
Dans ces conditions, la mobilisation du 29 janvier s’annonce comme un véritable test pour nous. En effet, l’intérêt de cette manifestation est que son mot d’ordre est général. Elle est soutenue par l’ensemble des syndicats et des partis de gauche. Ce n’est pas seulement une réforme qui est contesté mais l’ensemble de la politique de Sarkozy.
Aujourd’hui, dans l’état actuel de notre démocratie, le contre-pouvoir c’est nous !
S’opposer c’est clairement rejeter le démantèlement du service public et proposer un service public de qualité qui substitue à une logique de procédure une logique de responsabilité.
S’opposer c’est refuser la suppression des services publics locaux et proposer de partir d’un diagnostic économique commun des collectivités et de l’Etat afin de créer un service public qui répondent aux besoins de tous.
S’opposer c’est ne pas accepter la déréglementation du droit du travail parce qu’il protège les salariés des abus économiques.
S’opposer c’est surtout, face à cette crise, proposer un projet de société qui replace le citoyen au cœur du système. C’est croire en l’homme plutôt qu’en l’économie. C’est opposer des démarches humaines à la loi du marché.
S’opposer c’est développer sa conscience sociale.
Face à des pouvoirs institutionnels muselés, le 29 janvier, c’est le pouvoir de la rue que nous nous ferons entendre !
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