vendredi 3 avril 2009

L’éducation est morte. Vive la crise !

Depuis 2003, 21000 postes en moins avec une accélération pour cette année 2009, qui devrait voir à la rentrée prochaine le départ de 12500 autres places. La baisse des effectifs est là : mais a-t-elle une raison d’être?

Il semble que l’argument selon lequel le nombre d’élèves serait en diminution ait convaincu parmi les instances législatives. Pourtant, il apparaît clairement d’après les statistiques de l’INSEE que, si les naissances ont quelque peu chuté dans les années 1992-1995, ce nombre depuis ne cesse de s’accroître. M. Darcos prévoit d’ailleurs la création d’environ 1000 postes par an dans le primaire pour y pallier. Mais parlera-t-on de rehausser le nombre de professeurs dans les collèges et lycées quand les nouvelles générations seront en âge d’y aller ? Supprimons des postes, tant qu’il est encore temps : voilà la thèse du gouvernement français. Un mot d’ordre : abaissement des coûts.

Mais peut-on vraiment parler d’économie lorsque les aides aux organismes de soutien scolaire privé, dont a été montrée l’inefficacité, atteignent 240 millions d’euros? La même somme fournie à l’enseignement public pourrait bien engendrer des résultats spectaculaires en ce qui concerne le recul de l’échec scolaire. Ce n’est plus seulement à un désengagement de l’Etat auquel on assiste, mais à une prostitution des institutions face à des entreprises privées qui ne cherchent que leur profit. L’investissement sur des logiques de court terme ne produit que des résultats ruineux en matière de développement. Est-il possible concevoir une amélioration de la productivité sans une amélioration de l’éducation au sens large, de l’apprentissage ?

La compétitivité exacerbée, l’idéal du self-made man induisent le fait que l’individu doit s’imposer par sa seule force aux dépens des autres, et de la société. Les intérêts particuliers ne peuvent créer une qualité nouvelle par le simple fait de s’additionner : l’intérêt du banquier n’est pas forcément celui du client à l’heure actuelle. Pour faire converger ces intérêts vers l’intérêt commun, qui rejaillit dans un second temps sur chaque individu, il faut anéantir le potentiel de destruction. Cela ne peut s’obtenir qu’en donnant à chacun la capacité de créer, c’est là le rôle éducatif. Si l’on n’est pas en mesure de créer, il faut effectivement se disputer les ressources préexistantes pour survivre. Mais cette définition est censée s’appliquer –en principe– à l’animal plutôt qu’à l’homme.

Rémy

1 commentaire:

Anonyme a dit…

bravo rémy^^

clovis