jeudi 5 mars 2009

Obama, Sarkozy : deux orientations radicalement différentes face à la crise

Les premières mesures prises par un chef d’Etat ou de gouvernement lors de son arrivé au pouvoir ont un sens. Elles sont un signal fort lancé aux citoyens et aux autres Etats de l’orientation que l’on souhaite prendre. On se souvient que souhaitant créer un choc de confiance, Nicolas Sarkozy avait décidé de débuter son mandat par l’adoption du paquet fiscal comprenant notamment le bouclier fiscal à 50%. De fait, le ton était donné, Sarkozy est un libéral et entendait bien le montrer.

Un mois et demi après son investiture, Barack Obama prononçait il y a une semaine son premier discours en tant que Président devant le congrès. En vérité, dans ce discours il n’y avait pas d’annonce spectaculaire, pas plus en politique intérieure qu’en politique étrangère. Cependant, sur le plan des symboles, ce discours est d’une richesse exceptionnelle.

Un mois et demi après sa prise de fonction, après avoir, en un mois et demi, fait adopter un plan de relance de plus de 700 milliards de dollars, proscrit la torture autorisée par son prédécesseur, tendu la main à l’Iran, programmé la fermeture de Guantanamo, prévu un plan de sortie d’Irak et d’Afghanistan et envoyé son représentant spécial sonder Israéliens et Palestiniens, Barack Obama a dans ce discours pris de grandes orientations budgétaires et explicité la réponse des Etats-Unis à la crise. Souhaitant prendre la crise à contre-pied de ses origines, Barack Obama a demandé à ses compatriotes de voir leurs erreurs passées, individuelles et collectives, de comprendre l’origine de la crise qui les frappent afin de pouvoir la surmonter.

En effet, pour le président Américain la crise a une origine : un système économique et des politiques qui ont préféré les « gains à court terme que la prospérité à long terme » l’œil sur le prochain trimestre ou la prochaine élection.
Tirant les leçons de ce constat Barack Obama a précisé quelles étaient aujourd’hui les priorités : il faut maintenant « investir », par la dépense budgétaire dans trois domaines « absolument fondamentaux pour le futur » : l’énergie, la santé et l’éducation, les trois priorités – trois, pas une de plus – auxquelles est consacré le budget qu’il a présenté.

La situation eux Etats-Unis n’est évidemment pas la même qu’en France. Mais de fait, alors que le gouvernement français n’a toujours pas pris en compte l’ampleur de la crise et ne s’est toujours pas doté d’un plan de relance efficace, alors qu'est organisé le démentellement des services publics (notamment l'éducation et la santé...), on ne peut s’empêcher de constater qu’entre Sarkozy et Obama nous sommes face à deux orientations radicalement différentes face à la crise.
PS: Je vous conseille de lire la chronique de Bernard Guetta sur France Inter du 26 février 2009, dont cet article est inspiré, que vous trouverez ici.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

"énergie, santé et éducation"
L'énergie permet un développement concret, et à long terme sur la base du développement durable;
santé, cela signifie, ne serait-ce qu'en termes économiques, une meilleure productivité des employés avec de meilleures conditions de vie;
l'éducation enfin a de nombreux avantages parmi lesquels le fait que des gens mieux formés et capables d'ouverture puissent renverser les problèmes d'aujourd'hui qui seront encore là demain (malgré la percée de Mr. O.).
C'est miraculeux que ça tienne en trois mots. En un mot, ça s'appelle le progrès.