dimanche 14 juin 2009

Et maintenant...?

Du spectacle! Oh oui! Du spectacle!
Donnez nous encore du Dany le vert, du Bayrou le rageux et du Barnier le sage !...
Une semaine pile après les résultats des élections européennes que reste-t'il de cette campagne?

Surement quelques petites phrases et notamment des attaques personnelles... Mais rien sur le fond! Rien sur les problèmes quotidiens des européens!

Pourquoi? Pourquoi cette campagne n'a pas été l'occasion d'un grand débat sur la possiblité ou non de mettre en place un SMIC européen? Comment une campagne peut-elle être menée en pleine crise sociale sans que chaque candidat explique sa conception des services publics et sa manière de les protéger? Pourquoi une campagne se joue t'elle plus sur un film passé l'avant veille de l'élection que sur une réflexion autours d'une harmonisation fiscale de l'Impôt sur les Sociétés?

La réponse est pourtant simple, mais évidemment en France comme ailleurs, "plus c'est gros, plus ça passe". Le fait est qu'il est plus vendeur de parler du rififi chez les socialistes que des services d'intérêts généraux. Il est plus favorable à la droite d'occuper le champs médiatique avec des mesures sécuritaires dans nos collèges que de débattre du fond des problème et de confronter les programmes.

Nous portons évidemment notre part de responsabilité dans cette dérive de la politique mais cette élection doit être une leçon pour nous. Nous ne changeront durablement les choses qu'en parlant du fond des choses et des propositions. Nous ne gagneront les futurs combats qu'en faisant beaucoup plus marcher les relais locaux (comme lors des élections locales). Enfin nous ne gagneront les futures élections nationales qu'en provoquant un véritable mouvement citoyen.

On ne nous entends pas? On va crier!
Le PS est mort? C'est ce qu'on va voire!

jeudi 11 juin 2009

"C'est en croyant aux roses qu'on les fait éclore"

Quelle claque ! Les résultats de dimanche soir ont enregistré une abstention record et un PS affaiblit comme rarement.

Quatre jours après cette claque, le premier choc étant passé, une phase de réflexion doit maintenant s’ouvrir sur notre message, notre identité et nos valeurs. Elle sera longue, et sans doute avons-nous sous-estimé la crise que traversait le PS depuis 2002.

Ne le cachons pas. Aujourd’hui face au score du PSE nous sommes face à de réels doutes. Comment comprendre ce score, alors que les inégalités en France, en Europe et dans le monde continuent d’augmenter ? Comment comprendre ce résultat alors que notre modèle de société est en train de totalement consommer (ou consumer) la terre ? Comment comprendre ces voies alors que partout la droite au pouvoir bafoue les libertés et la démocratie ? Enfin comment comprendre ce score alors que le libéralisme économique a montré ses limites et qu’aujourd’hui des milliards de personnes souffrent à travers le monde ?

On ne peut le comprendre qu’en faisant notre autocritique et en cherchant de nouvelles réponses.

Aujourd’hui une seule certitude persiste : plus que jamais face à la violence économique et politique de nos sociétés, nous avons besoins d’une grande force progressiste qui porte un projet alliant liberté et égalité. Face à un système qui exploite toujours plus la terre et les humains, nous avons besoin d’un grand mouvement citoyen qui replace l’homme et l’environnement au cœur de notre modèle de société.

C’est un défi citoyen immense et le temps presse. La convergence des crises économiques, sociales, environnementales et énergétiques nous oblige à ne pas céder à la résignation mais au contraire à dédoubler de motivation car comme le disait Anatole France : « C’est en croyant aux roses qu’on les fait éclore. »

jeudi 4 juin 2009

"Les Etats Unis d'Europe"

Pour poursuivre notre débat sur l'Europe, une excellente chronique de Bernard Guetta:

Ségolène Royal a brisé un tabou et, sans doute, heureusement. En parlant, avant-hier, des « Etats-Unis d’Europe » comme de l’objectif ultime du processus d’unification européenne, elle a, d’un coup, redonné une clarté à cette entreprise si complexe qu’elle en est devenue obscure à tant d’Européens.

De crainte de passer pour de doux rêveurs, romantiques, utopistes, ignorant des réalités politiques, même les plus déterminés des partisans de l’unité de l’Europe n’osaient plus employer l’expression de Victor Hugo. On ne peut pas, disait-on, ce serait briser net un consensus qui ne sortirait de l’ambiguïté qu’à son détriment, ce serait rompre avec la Grande-Bretagne, effaroucher les Polonais, déclarer la guerre à tous les souverainistes de tous les pays membres, susciter de nouvelles querelles bien plus violentes encore que celle du traité constitutionnel.

Oui, c’est vrai. A agiter le chiffon rouge que les Etats-Unis d’Europe sont pour tant de gens, on ferait tanguer le navire européen mais que vaut-il mieux ? Ouvrir le débat, cartes sur tables, ou rester dans la confusion actuelle, dans cet entre-deux si pernicieux où l’Union européenne a déjà tellement des attributs d’un Etat fédéral mais pas la vie politique, la démocratie, les politiques et le gouvernement communs que demanderait cette Union qui ne pourra pas éternellement rester au milieu du gué ?

Tout le monde ne répondra pas de la même manière. Sans doute, les avocats de l’utopie créatrice resteront-ils minoritaires un temps, peut-être long, mais cette formulation si parlante aurait, au moins l’avantage de faire voir et préciser les deux projets qui s’opposent depuis plus d’un demi-siècle, depuis le premier des traités européens. Les uns acceptent – comment la refuser ? – l’idée de l’unité mais strictement limitée à la création d’un marché, d’une Union commerciale et monétaire n’empiétant pas sur les prérogatives des Etats. Ils sont de gauche ou de droite tandis que les autres, de droite ou de gauche également, veulent un Etat commun, oui, un Etat européen, avec un Premier ministre procédant d’une majorité parlementaire ou un président élu au suffrage universel – c’est un autre débat, plus secondaire – mais un exécutif commun procédant, dans les deux cas, du suffrage universel paneuropéen.

A tant vouloir concilier ces deux visions si diamétralement opposées, on a fini par avancer comme le voyageur égaré qui ne sait plus où ses pas le mènent, à avancer pour avancer, et les Européens ne suivent plus comme le taux d’abstention ne le montrera que trop bien dans dix jours.

Il faut que ça bouge et il ne serait pas mauvais, bien au contraire, que les souverainistes, d’un côté, disent comment concilier le marché et la monnaie uniques avec une absence de gouvernement européen et que les partisans des Etats-Unis d’Europe, de l’autre, plaident leur dossier en rappelant que des Etats unis, même ceux d’Amérique, conservent leurs institutions, leurs dirigeants, leurs propres mais n’en constituent pas moins un Etat mettant leurs forces en commun.

Bernard Guetta - France Inter - Vendredi 29 mai

lundi 1 juin 2009

lundi 18 mai 2009

Défense des services publics: une pétition et une journée d'action


En France, le concept de service public est une notion historique forte qui a évolué au cours du temps. Si l'idée date au moins du Moyen Age elle a progressivement été développée sous Louis XIV et Louis XVI avec leurs ministres respectifs (Colbert et Necker). Théorisés grace aux idées de la Révolution, notamment grâce aux théoriciens du contrat (Rousseau, Hobbes, Locke, Jurieu…) les services publics ont progressivement été déployé en France sous la III ème République et après la guerre.

Toute l’évolution des services publics au cours de l’histoire n’a eu finalement qu’un objectif : décentrer la société française du toute économique pour assurer des valeurs fondamentales du pacte républicain : la solidarité et l’égalité.

Aujourd'hui ce sont ces valeurs qui sont remises en cause. Tous les domaines sont touchés: éducation, santé, défense, trésoreries, La Poste, audiovisuel, justice, transport et l'ensemble des services publics locaux...
Aujourd'hui nous assistons a un vaste plan de démantèlement de notre patrimoine comme au profit de la seule loi du marché.

C'est tout le sens de notre combat actuel.
  • Une pétition lancée par Michel Vauzelle (Député PS et Président de la Région PACA) a déjà recueillie plus de 142 000 signatures pour l'inscription d'une charte des services publics dans notre notre norme fondamentale: la Constitution. Une telle évolution aurait pour effet de mettre une limite juridique à la casse des services publiques. Si la pétition obtient suffisament de voies cela pourrait même déboucher sur un référendum d'initiative populaire. Pour signer c'est ici
  • Le PS organise une grande journée de mobilisation consacrée aux services publics mercredi 20 mai. Plus d'info ici